Le Gouvernement jurassien a établi une liste de chiens potentiellement
dangereux dont la détention sera soumise à autorisation. Mais il
n´interdit aucune race et renonce également à introduire l´obligation
de la muselière pour les molosses.(25/10/2007)
L´avant-projet de loi sur la détention des chiens a été édicté dans
l´attente de normes fédérales, a indiqué jeudi le ministre de
l´économie Michel Probst. Les mesures prévues par le gouvernement ne
figurent pas parmi les plus sévères adoptées par les cantons à l´instar
de celles du Valais qui interdisent certaines races.
Avant et après Oberglatt
"Il y a un avant et un après Oberglatt", a expliqué le ministre en
référence à la mort d´un enfant déchiqueté par plusieurs chiens en
2005. Pour Michel Probst, il est nécessaire de fixer des règles de
cohabitation pour éviter de nouveaux drames. Cette loi et son
ordonnance d´application ne devraient pas entrer en vigueur avant 2009.
La liste de chiens dangereux est celle déjà adoptée par d´autres
cantons. Y figurent entre autres les pitbulls, les rottweilers, les
dogues argentains et les bull-terriers. Les personnes qui voudront
acquérir l´un de ces chiens de combat devront au préalable suivre des
cours théoriques et pratiques d´éducation canine.
L´objectif est de diminuer au maximum les accidents, a expliqué le
vétérinaire cantonal Clément Saucy. "Mais l´on ne peut pas être
derrière chaque détenteur de chien", a-t-il souligné. "Si l´on veut
supprimer tout risque, il faut supprimer tous les chiens". Pour le
vétérinaire cantonal, il importe d´avoir des mesures applicables.
Population canine
Le canton du Jura a une population canine plus importante que la
moyenne suisse: il compte 10 chiens pour 100 habitants contre 6 au
niveau national. Ce sont les communes qui devront faire appliquer les
nouvelles directives. A signaler que les actuels détenteurs de chiens
dangereux ne devront pas requérir d´autorisation.
En élaborant cet avant-projet de loi, le canton du Jura n´a pas
voulu attendre sans agir une réglementation nationale. Deux projets
sont discutés: celui d´une commission du Conseil national prévoyant de
classer les chiens selon leur dangerosité et d´interdire ceux de la
catégorie "chiens dangereux", et celui du Conseil fédéral qui table sur
un renforcement de la responsabilité des propriétaires.