Les députés ont mis mardi la dernière main à la loi cantonale sur les
chiens dangereux. Une liste de 17 races de combat sera dressée. Les
maîtres de ces quelque 3200 canidés devront demander une autorisation
de détention.
Tout le projet a pourtant failli passer
entièrement à la trappe, après 6 ans de gestation et des jours entiers
de débat. Dans tous les partis, des voix se sont élevées pour dénoncer
cette «loi mauvaise et inapplicable, conçue sous le coup de l'émotion
après des événements dramatiques», selon les termes du popiste
Jean-Paul Dudt.
Les critiques ont surtout porté sur le fait
que la liste vaudoise différera de celles dressées par les cantons de
Genève et du Valais. En outre, la race ne fait pas tout. L'éducation
des chiens est aussi déterminante: maltraité, n'importe quel chien peut
devenir dangereux. «Cette loi est certes imparfaite, mais il est
préférable qu'une base légale existe.
Le Grand Conseil doit
prendre ses responsabilités», a répondu Michel Mouquin, chef du groupe
radical. Les chiens ayant eu un comportement dangereux seront également
répertoriés, quel que soit leur pedigree.
Rassurer la population
«Ce projet est indispensable pour rassurer
la population», a renchéri la conseillère d'Etat Jacqueline
Maurer-Mayor, tout en regrettant une certaine «dérive sécuritaire». La
Confédération ne légifèrera pas avant 2009. La loi cantonale donne un
cadre légal clair en attendant.
Au vote, la loi vaudoise sur
les chiens dangereux est approuvée par 85 voix contre 42 et 29
abstentions. Le Conseil d'Etat présentera une demande de crédit
supplémentaire d'un ordre de grandeur de 400 000 francs pour financer
sa mise en oeuvre.